BOLIVIE
Je vous avoue avoir eu envie de reconsidérer mon départ en Bolivie étant donné l’état de ma peau… Il faut dire que la Bolivie est un pays plus pauvre, par conséquent l’hygiène est moindre. Je relève tout de même le défi ! Me voici partie, défigurée et sans portable : AU TALENT. Mon bus ne traverse pas la frontière Bolivienne, je m’arrête donc la ville la plus frontalière La Quiaca. Il m’a donc fallu marcher pour traverser la frontière et passer l’immigration. J’en profite donc pour passer dans un bureau de change pour convertir ma monnaie en Bolivianos. D’ailleurs étant donné qu’il est difficile de se procurer des Bolivianos avant d’être au pays, j’ai préféré opter pour des dollars américains, monnaie facile à échanger.
Une fois l’opération terminée, je prends un taxi avec 3 personnes (rencontrés dans le bus) : direction le terminal de bus de Villazon en Bolivie. Une fois sur place je prends un bus qui me permet de rejoindre Tupiza. D’ailleurs, sur le chemin nous nous faisons contrôler par l’armée qui commence à fouiller le bus, les sacs…Je ne fais pas la maligne, je me fais toute petite et prie pour retrouver mon sac à l’arrivée. Bref une fois arrivée à destination, Josiane (une femme rencontrée dans le bus) me propose de partager sa chambre d’hôtel : Invitation acceptée.
Il est déjà 16h, je pars en quête d’une agence qui pourra m’emmener en expédition dans le Sud Lipez, dès le lendemain matin. Il s’agit d’une expédition en 4X4 de 4 jours dans le désert, à de très hautes altitudes. Ma plus grande crainte étant mon asthme, j’opte donc pour une agence qui peut transporter une bouteille d’oxygène en cas d’urgence : « Tupiza Tour ». Il faut donc compter environ 1300 bolivianos pour l’excursion puis rajouter 131 bolivianos pour certains frais additionnels (entrée parc…). Soit un total de 176€ pour 4 jours tout compris (essence, guide, cuisinière, nourriture, logement etc.)
Jour 1
27 Octobre















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Départ prévu à 8h du matin. Je découvre donc les personnes avec qui je vais partager ces 4 jours. J’ai rendez-vous avec 3 français (Vincent, Cyril et Sylvain) et un canadien (Brian), tous à peu près du même âge : au top !
Il faut savoir que l’on partagera nos journées avec une autre voiture : une famille française très sympathique. Avec nous une cuisinière, qui nous concoctera des petits plats gourmets tous les jours. Dès le début nous nous arrêtons à la « Quebrada Palala et de Silar », une montagne très abrupte qui forme des pics de multiples couleurs, aux allures de canyons. Sur la route nous faisons la connaissance de lamas, de vigognes, et d’autruches.
Nous repartons en direction de San Antonio de Lipez où nous nous retrouvons pour partager le repas du midi. En attendant que la cuisinière soit prête, nous arpentons les rues. D’ailleurs nous faisons très vite connaissance avec les enfants du village. Au premier abord très timides, nous finissons par faire un foot tous ensemble, une proposition qui à fait des heureux pour les petits comme pour les grands. Le seul bémol est que faire de l’exercice physique à 4200m d’altitude, va remettre en question nos performances ! Après notre déjeuner, nous partons en direction des ruines non loin du village : ancien village minier construit entre l’an 1700 et 1800 par des esclaves indiens. Ils y exploitaient l’or, l’argent, le cuivre et le zinc. De ces ruines, nous pouvons admirer le fameux volcan « Uturuncu » qui trône à 6008m d’altitude. C’est ici que mes acolytes votent pour mon nouveau surnom « Pupusa » (Loranthus verticillatus), nom d’une plante qui pousse entre 3500 et 6000m d’altitude, qui aurait des bénéfices plus efficaces encore que la feuille de coca.
Bref après cette étape nous reprenons la route quand tout à coup notre voiture tombe en panne, en pleine montée : nous ne sommes pas prêts d’arriver ! Nous proposons donc de descendre pour pousser, grande erreur… nous étions épuisés après quelques mètres ! Umberto, notre guide, enfile sa tenue de mécanicien. Un peu plus tard, d’autres 4×4 nous portent secours. Il faut dire qu’ils s’y connaissent niveau mécanique, je soupçonne que ce ne soit pas leur première panne. Finalement nous arrivons à rejoindre le village typique de « Quetena Grande » pour passer notre première nuit. Plusieurs groupes nous rejoignent, nous faisons une grande tablée, puis ne nous faisons pas prier pour rejoindre notre chambre. Nous n’allons pas vous cacher que le confort est rudimentaire, et la nuit très froide. Nous nous réveillons donc avec le gel…
Jour 2
28 Octobre

































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Cette journée est de loin la plus splendide. Chaque instant est rythmé par de nouvelles découvertes, je vais de surprises en surprises. Au petit matin nous allons au village rejoindre une famille qui élève des lamas. D’ailleurs leurs pompons colorés sont un signe distinctif qui permet aux éleveurs de différencier leur troupeau. Nous apprenons qu’ils ont l’habitude de rentrer les bêtes le soir afin d’éviter toutes attaques de prédateurs, tels les chats sauvages. D’ailleurs les guides eux-mêmes évitent de conduire la nuit, mais les raisons divergent quelque peu : l’arrivée des narcotrafiquants à la tombée de la nuit qui sont prêts à tout si vous êtes sur leur passage…très rassurant !
Retournons à notre périple, nous traversons une sorte de marécage où s’est installé une végétation atypique, que l’on pourrait assimiler à de petits coussins. Ne vous y trompez pas, ces coussins en apparence très doux, sont en réalité très piquants. Nous reprenons finalement la route pour la lagune « Hedionda Sur ». Avec ses couleurs rouges/orangées, la lagune est un refuge pour les flamants roses. Une sérénité se dégage de ce lieu. S’en suit une autre aux couleurs plus douces, d’un gris bleu apaisant : « Kollpa ». Un peu plus loin, le « salar de Chalviri ». Nous rencontrons donc de nombreuses lagunes qui doivent leurs couleurs aux minerais et aux algues naturelles. Un énorme coup de cœur est accordé à la « Laguna Verde », qui offre une couleur sublime (turquoise) le tout au pied du volcan « Licancabur » qui culmine à 5950 m. Un paysage à couper le souffle, mais attention à ne pas s’y tremper, sa concentration en arsenic, la rend mortelle !
Nous retournons finalement pour déjeuner aux fameuses « Aguas Calientes », à 4350 m d’altitude. Il s’agit de bassins d’eaux naturellement chaudes (environ 40°) qui offrent un panorama hors du commun avec une palette de couleurs très atypique, d’une douceur incroyable. Bon à cette altitude il fait quand même très froid, alors ôter ses vêtements devient une épreuve mais nous sommes bien récompensés.
Nous reprenons la route en direction du « Geiser sol de Manana » situé à 5000m. En chemin nous passons par le désert de Dali, un désert aux couleurs surnaturelles qui nous plonge dans un univers particulier. Univers qui aurait d’ailleurs inspiré Salvador Dali. Nous arrivons enfin aux Geysers, ou nous retrouvons de la lave en ébullition, des fumerolles, du souffre…J’avais déjà eu l’occasion d’être confrontée à ce genre de spectacle en Nouvelle Zélande, cependant ici cela prend une toute autre dimension. Il n’y a pas d’aménagements sécuritaires mis en place pour les touristes, nous sommes libres de circuler entre les cratères comme bon nous semble. Alors certes le danger est présent mais le site est préservé à l’état naturel, ce qui démultiplie sa beauté. Je me sens alors toute petite face à une nature incontrôlable et surnaturelle : respect !
Il faut déjà reprendre la route en direction de la très grande « Laguna Colorada ». Sur la route nous nous arrêtons à côté d’un amas de neige (dans le désert…oui oui) qui a été sculpté par le vent : formant ainsi un banc de pics dressés vers le ciel.
Enfin arrivés à la Laguna Colorada, nous continuons une fois de plus à en prendre plein les yeux. Un mélange de couleurs où s’entremêle la couleur dominante rouge, avec du bleu, de la neige, des flamants roses, le tout surplombé par d’imposants volcans…
Il est déjà temps de retrouver notre lit pour la nuit, au « Lodge Cordillera », qui se situe dans le petit village de Huaylljara à 4340m. Evidemment il n’y a pas de douche, l’électricité est restreinte à 2h, et le chauffage inexistant. Nous nous apprêtons donc à passer une nuit plutôt froide, température intérieure avoisinant les 10°C.
Jour 3
29 Octobre










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Nous revenons au petit matin à la Laguna Colorada, mais d’un autre point de vue. Nous avons la chance d’admirer sous la lumière matinale, les lamas venus s’hydrater. A cet instant se dégage une atmosphère très paisible. Malheureusement, il faut déjà repartir, nous traversons une fois de plus le désert où il est possible de voir une pierre sculptée par le vent « Árbol de Piedra » qui ressemble étrangement à un fameux tableau de Dali. Puis, nous tombons une fois de plus nez à nez avec de nombreuses autres lagunes (Ramaditas, Honda, Charcota, Hedionda, Canapa…) blanches, bleues, jaunes, roses, noires….
Après une petite pause déjeuner dans un village fantôme, nous traversons la « Valle de las Rocas » qui n’est autre que d’énormes pierres issues d’éruptions volcaniques qui semblent comme posées dans le désert : un repère pour les férus d’escalade.
Enfin nous rejoignons notre logement atypique, un hôtel entièrement construit de sel. Il se situe dans le village « d’Atullcha », aux portes du salar d’Uyuni. Contre quelques bolivianos, nous optons donc pour notre unique douche de l’excursion !
Jour 4
30 Octobre











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Réveil aux aurores, vers 4H30 du matin, pour admirer le spectacle du lever de soleil sur le gigantesque Salar d’Uyuni à 3650m. Il s’agit du plus grand désert de sel au monde avec une superficie de 12 000 km2, pour une épaisseur de 40m, soit environ 60 milliards de tonnes de sel : impressionnant non ?
Le plus étonnant est que l’on a l’occasion d’admirer des îles qui émergent de cet immensité. D’ailleurs, nous nous rendons sur l’île de « Inkawasi », parsemée d’environ 6000 cactus. Dernier sprint final pour arriver à temps pour le lever de soleil : j’ai failli y laisser un poumon ! L’effort est récompensé par cette vue juste incroyable. J’ai l’impression de flotter sur une mer de nuage. La perspective se perd, laissant place à l’immensité, d’un blanc pur. Nous partons ensuite au milieu du désert pour s’amuser avec les perspectives : place à une séance photo plus ou moins réussie !
Et il est déjà temps de rejoindre Uyuni, ville sans grand intérêt selon moi. Avant, nous faisons une escale au cimetière des trains : une touche finale dont j’aurais pu me passer sans regret. Je n’ai pas une grande passion pour des carcasses de trains rouillées !
Le temps est venu de nous séparer de notre guide, sans regret également… Il y avait très peu de complicité entre nous compte tenu que nous parlions peu espagnol, et qu’il ne faisait aucun effort pour se faire comprendre. De plus, son côté profiteur m’a quelque peu dérangé. Me quémander des feuilles de coca, alors qu’il en a en sa possession (soigneusement cachés sous une serviette pour l’occasion), sans une formule de politesse, je n’apprécie pas. Je lui en aurais donné volontiers, mais le respect de l’autre n’a pas de frontière. Il s’agit de code universel, et malheureusement il ne s’en ai pas souvenu. Il repartira donc sans un pourboire de notre part. D’ailleurs je remercie la famille de français, qui eux, avait un super guide, ils nous ont donc fait partager leurs découvertes !
Arrivés à Uyuni, nous décidons finalement de rester tous ensemble jusqu’à ce que tout le monde reprenne leurs routes respectives. Je suis alors la seule à prendre un hôtel pour la nuit, mon vol en direction de l’Argentine étant prévu demain matin.
Le vol du lendemain fut assez épique. Total des passagers à bord : 15 places… je ne sais pas si le plus inquiétant est de voir l’avion ou de ne pas pouvoir marcher dedans car il est tout petit ! Bref j’arrive finalement à rejoindre Buenos Aires, où je suis accueillie chez Flor, mon amie rencontrée à Iguazu. On passe une très bonne soirée où elle me présente son amie autour d’un verre. D’ailleurs je la remercie chaleureusement pour son accueille et son aide. J’entame donc mon vol retour en direction de la France.
Evidemment vous vous en doutez, un vol sans complication aurait été trop simple. Avec la pression, mes boutons se sont encore plus développés, ma main s’est mise à gonfler à tel point que sous la douleur j’ai du aller prévenir les stewards. Un appel urgent au docteur est alors annoncé ! Quelques comprimés plus tard, je repars soulagée à mon siège. Evidement mon premier geste sera dès mon arrivée d’aller consulter un médecin (j’ai tout de même tenue 1 semaine) : retour en force !
BILAN DE CETTE EXPERIENCE
J’ai été plus que comblée. Ma curiosité a payé, je suis restée bouche bée devant tous ces paysages surnaturels. Un énorme coup de cœur pour la Bolivie, qui m’aura tout de même fait verser une petite larme tellement j’ai été époustouflée par la beauté des paysages. Je recherchais le dépaysement, l’inconnu, les galères, je pense avoir été servie. Même si les galères ne sont pas une partie de plaisir, elles permettent d’appréhender la suite de l’aventure différemment, se surpasser, et finalement trouver des solutions inattendues. Je suis fière d’avoir osé, et n’ai qu’une hâte : retourner en Amérique du sud pour découvrir tous les autres bijoux de ces pays !