QUEENSTOWN
68 km parcourus
13 mai 2017
Queenstown est la ville qui m’a donné envie de venir découvrir la Nouvelle Zélande.
J’étais finalement assez nerveuse d’arriver ici : est ce que cela va être à la hauteur de mes espérances ?
Durant mon voyage, j’ai fait la rencontre de personne qui m’ont appris à profiter de l’instant présent. On devrait simplement profiter de chaque moment, chaque lieu, sans comparaison, accepter et remercier pour ce que l’on reçoit, sans penser à ce que l’on aurait pu avoir de plus. Une amie m’a dit pourquoi compares-tu toujours un nouvel endroit avec tes expériences passées ? Chaque endroit est différent, ainsi il t’apportera toujours de nouvelles choses. Il n’est pas question de mieux ou moins bien…
Lorsque je suis arrivée à Queenstown, je suis restée captivée par cet endroit. C’est une petite ville entourée de montagnes, au bord d’un lac, prise d’assaut durant la saison d’hiver.
A peine arrivée, je pars donc pour une randonnée très prisée : Ben Lomond track (8h AR).
Je rejoins donc Valentin et un ami à lui. Cette randonnée est magnifique, les paysages sont dégagés. L’arrivée au sommet offre un point de vue extraordinaire sur le lac et les montagnes avoisinantes. En haut m’attendait une surprise… j’ai enfin pu cotoyer un KIA, le perroquet des montagnes. Cet oiseau n’est pas du tout farouche. Il a voulu me voler mon gant, mon thermos… un peu trop habitué au contact avec les humains, il quémande de la nourriture. Pourtant l’on trouve partout des pancartes indiquant de ne surtout pas les nourrir, car cela détruit leur instinct animal de survie, les rend obèse, mais également violents et impatients. Pour se récompenser après l’effort, nous décidons d’aller manger le fameux burger de Queenstown : Ferg Burger.
Vous n’en avez jamais entendu parlé ? Etonnant quand l’on sait qu’il à été classé par CNN et le Los Angeles Times comme étant le meilleur burger du monde. Effectivement il est très bon ! et ce qui est d’autant plus appréciable est que malgré leur réputation, les prix n’ont pas augmenté et qu’il s’agit toujours d’une entreprise à échelle humaine. Malheureusement ce dernier point, engendre une queue d’attente qui, en pleine saison remonterait la rue entière…
Sinon je profite des journées ensoleillées pour faire des balades avec David : Moke Lake, Lake dispute, Kelvin Heights, la fêtes des lumières, les terrasses de cafés. Il faut dire que l’on en a bu quelques un !. D’ailleurs je vous conseil le café de Ferg comme étant un des meilleurs, suivi par Airspresso à l’aéroport et si vous avez l’occasion prenez-en un à pak’nsafe, vous serez surpris !
D’autre part, je me vois contrainte de mettre fin à mon road trip…
Plus un sous en poche, me voici repartie en quête de travail.
Bienvenue dans ma galère !
Pour faire simple, il y a tellement de personnes qui essayent de trouver un travail pour la saison de ski, que la quête est très difficile, surtout quand la saison n’a toujours pas commencée. Entre les CV envoyés par mail, et donnés en mains propres, je dois avoisiner les 200 exemplaires.
Evidement je passe par des phases émotionnelles intenses : motivation / dépression / compétition / dépression / conquète… : Même pour récurer des toilettes ils demandent de l’expérience, et pourquoi pas un master en canard WC ? ça me rend folle…
Je me souviens, un jour avoir totalement craqué : en train d’écrire ma 151 lettre de motivation, pour postuler à un grand hôtel de luxe, je conclue sur un phrase que je n’assume plus aujourd’hui mais qui m’a soulagé sur le moment : « Avec l’espoir que vous m’accorderez une interview prochainement, car après tout je ne suis pas qu’un CV en papier, mais avant tout un être humain avec des émotions et des compétences ». (Evidemment il ne m’a jamais rappelé !)
Après avoir combattu pendant bien 3 semaines sans entretien, David m’a convaincu de tout laisser tomber pour 3-4 jours. On quitte Queenstown pour Milford Sound et ses superbes randonnées. (Vous saurez tout un peu plus bas !)
Mon deuxième challenge ici est de trouver un appartement en collocation. Mon expérience à Nelson était sympathique, mais épuisante. J’opte donc pour un travail et un petit chez soi. Problème : en pleine saison il n’y a pas assez de logement sur Queenstown. Même les auberges affichent complètes.
Avez-vous essayé de trouver un appart sans un sou et sans travail ? Chaque annonce publiées sur « trade me » ou sur les groupes Facebook engendrent un cinquantaine de personnes intéressées par l’offre.
Encore une fois : bienvenue dans ma galère ! évidemment je ne suis jamais sélectionnée, ils préfèrent la sécurité de l’emploi.
Jusqu’au jour ou je rencontre la coloc parfaite !
Je pars visiter cette maison partagée entre un kiwi, un couple allemand/français : quel belle auberge espagnole ! J’ai de suite accroché. Malheureusement malgré leurs hésitations, ils sélectionneront quelqu’un avec emploi. En revanche, Karl me propose de reprendre sa chambre pour environ 1 mois où il part en vacances. Offre acceptée. Evidement ce genre de situation m’oblige à emménager et déménager très souvent, trop souvent…
Milford Sound
Revenons un instant sur mon weekend : « j’oublie tous mes tracas, et je profite de l’instant présent ».
David et moi même se donnons rendez-vous autour d’un café pour planifier notre weekend (1 jour avant, on est de mieux en mieux niveau organisation, comme vous pouvez le constater !). Nous réservons une croisière au milieu des fiords à Milford Sound. D’ailleurs je vous conseille de réserver en ligne sur « https://www.bookme.co.nz/».
Vous y trouverez des promotions de dernières minutes très avantageuses. Nous payons donc 40$/pers pour une croisière de 2h. Nous sommes partis à la fraîche le matin, la vue était imprenable. Ces fiords sont immenses ! et que de belles cascades ! D’ailleurs je tiens à remercier notre capitaine pour la douche occasionnée. Enfin ce n’est pas comme si nous étions en hiver, être mouillés avec ce petit vent glacial : ça réveille !
Ravie de cette croisière, je vous conseille tout de même d’opter pour l’horaire d’après midi, les fiords doivent être ensoleillés, ce qui doit rendre le spectacle encore plus magique. D’autre part, je tiens à dire que l’on a eu la chance de les contempler sous le soleil, chose assez rare dans cette région.
Nous reprenons la voiture quelques kilomètres pour garer Martine au départ de la « great walk : Routeburn track ». Pour ceux qui ne le savent pas, dans toute la nouvelle Zélande, il va y avoir une sélection de randonnées incontournables. Celle-ci en fait partie. Nous avions hésité entre deux :
- La fameuse « Milford track » qui se fait en 4 jours. En été les « Huts » ou plutôt ce que l’on appellerait ici les gîtes sont réservés plus d’un an à l’avance et sont hors de prix… En hiver c’est davantage accessible. L’inconvénient est qu’il obligatoire de réserver un bateau pour la dépose et réceptions au départ de la track : coût environ 150$. De plus, il enlève les ponts en hiver, je n’avais pas très envie de traverser les rivières à la nage…
- La « Routeburn track », accessible pour 15$ la nuit. Seul bémol est que ce n’est pas une boucle. La fin de la track se termine de l’autre côté des montagnes. Il faut donc faire 4h30 de route pour récupérer la voiture. Solution ? 1. Mettre des annonces sur les groupes Facebook, pour échanger nos clés de voitures au milieu de la randonnée. Chacun conduit la voiture de l’autre jusqu’à Queenstown où se fera l’échange final. Bon je ne vous cache pas qu’à J-1 cette solution n’a pas fonctionné 2. Partir à l’aventure, improvisation et stop : faisons comme ça ! (dans tous les cas nous n’avons pas vraiment le choix)
Routeburn Track
Départ 14h « The Divide » pour rejoindre « Lake Mackenzie hut ». il faut prévoir entre 4 et 5h30. Etant donné que nous nous étions finalement peu renseignés, nous étions un peu juste sur le timing, nous l’avons donc fini en courant pour s’éviter de marcher de nuit.
Arrivés à la « hut » nous sommes étonnés de constater qu’il y avait beaucoup de personnes pour l’hiver : on comprendra plus tard qu’il s’agissait d’un weekend de trois jours !
Partis à l’aventure, nous n’avions rien payé en avance. La visite surprise du garde forestier, nous à quelque peu surpris : on prend l’air étonné et on paye…
Bref nous cuisinons au réchaud nos spaghettis sous une lumière frontale tamisée (maitrisée ou presque)…
Le temps de quelques parties de cartes, nous faisons la connaissance d’un groupe de personnes randonnant dans l’autre sens : je leur propose donc de faire un deal avec ma voiture. Il l’a ramène sur Queenstown, ce qui m’évite à moi une journée de voyage et à eux de galèrer en stop ou en bus : gagnant/gagnant. C’est donc la boule au ventre que je leur confie les clés. Et oui en tant que bon français il est difficile de faire confiance au gens, mais je prends le risque !
Bon on ne va pas se mentir il faisait sacrément froid ! on choisit un dortoir où il y a peu de personnes, réduisant ainsi la probabilité de tomber sur des ronfleurs. Evidemment le dortoir, peu côtoyé est également plus froid. Même si j’aime l’aventure, je suis tout de même assez prévoyante : couverture de survie, sac de couchage allant jusqu’à -5°/-10° confort, sac de soie, jusqu’au petit oreiller gonflable… alors je vous vois déjà esquisser un sourire, n’est pas ? Ce fut le cas de mon acolyte, David qui m’a bien chambré sur ce sujet. En attendant, qui est-ce qui m’a réveillé durant la nuit car il était en train perdre ses orteils ? je vous laisse deviner. Je peux donc conclure que ma deuxième paire de chaussettes molletonnée aura contribué à sa survie, ainsi que tous mes changes qui lui auront bien servi de coussin ! bref…
Le pire c’est qu’il a super bien dormi ! il avait juste omis de me dire qu’il ronflait comme un pompier, directement au creux de mon oreille.
Le départ le lendemain matin fut donc un peu dur, sans compter le temps de faire quelques kilomètres pour se décongeler les orteils afin de pouvoir enfin marcher correctement. Cette journée a été la plus belle, nous passons de glaciers, au fiords, apercevant en fond la mer de Tasman. Nous décidons même de monter le sommet de Conical Hill, verglacé mais superbe, offrant une vue sur des lacs, parfois glacés.
Le soir nous décidons de se la jouer prudents, on s’arrête dans un autre refuge. Et là grand luxe, personne, même pas un garde forestier… Le temps d’allumer un feu, se réchauffer, se restaurer, et il est déjà au moins 20h30 : nous veillons de plus en plus tard…AU LIT !
L’objectif de la dernière journée était clairement de trouver quelqu’un qui nous ramènerait en stop à Queenstown (un peu moins de 2h de route). Arrivés à la fin de la randonnée, nous commençons pour une pause spaghettis, suivie d’une sieste digestive. Figurez-vous que des gens viennent perturber notre sieste pour nous proposer de nous ramener : la vie est belle ! et le pire c’est qu’ils s’excusent car ils veulent s’arrêter prendre un café sur la route (3j que nous en rêvions) : la vie est bien faite !
Queenstown - Le retour
Bon évidemment comme je l’avais prévu j’ai eu un appel pendant ce weekend me proposant un essai dans un magasin de location de ski. Ni une, ni deux, je récupère ma voiture, et fonce tel quel au magasin : c’est à dire après trois jours de randonnées sans me laver… (c’est comme au Mcdo, prenez moi comme je suis !)
Les jours qui vont suivre vont être rythmés avec pas mal d’essais. Vous connaissez Marine multifonctions ?
- Location de ski/snow : Le matin, je m’informe et me forme sur « you tube » (que je remercie au passage) et l’après midi, je monte des fixations et règle des skis… J’improvise, je fais marcher les neurones et ca devrait le faire, non ?
- Vendeuse de vêtement de sport : idem « You Tube » pour connaître les caractéristiques de leur produit phare, on sourit, on donne tout, sur un malentendu ça peut marcher !
- Serveuse : dans un café à l’aéroport. Environnement que je maitrise davantage.
Et là les ennuies commencent ! Tout le monde me veut en même temps. Choix crucial, je m’amuse un peu, tente des négociations de salaire, qui s’avèrent fructueuses. J’opte finalement pour le café qui m’offre plus d’heures. Les magasins de sports d’hiver, c’est super, cependant mon quota d’heures varie en fonction de la neige. Je préfère jouer la carte de la stratégie 😉
Me voici désormais serveuse FOH (front of house) au café Airspresso. L’équipe est super, les responsables aussi, au top ! Bon, il y a du passage, on ne chôme pas : mon podomètre affiche une moyenne de 15km/jour. Je pense que je suis pas trop mal niveau fitness !
Et bien on dirait bien que ma petite vie commence à prendre tournure : un boulot, un appartement (j’y travaille encore), un vélo, un loisir. Alors pour le loisir, j’ai préféré me payer l’accès à une salle de sport avec piscine, plutôt que le pass de ski qui est inaccessible… il faut compter 1000$ pour la saison sans compter tout l’achat de l’équipement, j’étais complètement hors budget. Quant à l’équitation, je suis grave en manque, mais je ne trouve rien dans les environs, juste des attrapes touristes pour débutants.
La suite au prochain épisode !!
